Ma Biographie

Depuis son arrivée au Sénat de la République en 2000, il s’est révélé comme un leader national pour les questions relatives à la décentralisation, à l’environnement, à la pauvreté et à la sécurité alimentaire. Elu pour une seconde fois au grand Corps, Dieuseul Simon Desras, grand défenseur des plus pauvres, affirme son leadership en ayant atteint la première marche de la hiérarchie du Parlement comme président de l’Assemblée nationale.

 

Né le 18 décembre 1967 à Saut d’Eau (département du Centre) pour lequel il s’est révélé comme une grande fierté peu de temps après, Simon Dieuseul Desras se souvient encore de certaines péripéties de son enfance. D’ailleurs, il porte le nom de sa mère et n’a vu père, Guito Saint-Eloi, qu’une seule fois. Le jeune Dieuseul, comme l’appelle sa grande sœur qui l’a élevé, a grandi dans une famille monoparentale sous les yeux directeurs de sa mère Yvonne Benicia Desras.

Élevé selon les principes du catholicisme, il a voulu être prêtre. Sa mère et sa grande sœur lui enseignent quotidiennement l’importance du service public, des responsabilités et des bienfaits de sa foi catholique, le partage du bien commun et la défense des plus faibles, les leçons qu’il porte en lui partout où il passe.

 

Dieuseul Simon Desras a voulu se faire prête dès sa prime enfance. Grandi dans une famille catholique à coté d’un oncle sacristain à l’Eglise de Saut-d’Eau, celui qui deviendra plus tard un honorable sénateur, n’a pas concrétisé son rêve pour le moins ambitieux. Avec l’âge et l’expérience, les orientations professionnelles se changent et le jeune Dieuseul opte pour d’autres professions. En guise de consolation, il a vu son frère Raphaël Bernardin Desras ordonné prêtre et devenir curé de Lascahobas.

 

Comme le sacerdoce, le jeune élève a également loupé le concours d’admission de la faculté de médecine et de pharmacie de l’Université d’Etat d’Haïti. « J'ai été 101e, alors que les 100 premiers ont été retenus par le décanat », a confie le représentant du Plateau central au quotidien Le Nouvelliste. Cependant, il a tour à tour étudié la topographie à la faculté des sciences, le droit à la faculté de droit et des sciences économique, la gestion à l’Institut national de gestion et de hautes études commerciales (Inaghei) de la même Université d'État d’Haïi.

 

Dieuseul Simon Desras devint en 1993 topographe, en 1995 licencié en Gestion des Affaires, en 1999 juriste et membre du barreau de Port-au-Prince. Dès 1994, il est professeur de statistiques appliquées à la gestion et à l’Economie des finances coopératives à l’Inaghei, professeur de physique et de calcul de probabilité au lycée Jean Jacques Dessalines et à partir de 1997 comme professeur de Mathématiques financières à l’Ecole de commerce Julien Craan.

 

Desras, une vie de lutte

 

Connu comme un grand combattant au sein de la Fédération nationale des étudiants haïtiens (Feneh), Simon Dieuseul Desras a mené tambour battant de longs combats aux côtés de Mathias Pierre, Beaugé Moncoeur et Michael Delenchy qui s’opposaient farouchement au putsch au cours de la période sanglante du coup d’Etat (1991-1994). Avec cette même détermination, le sénateur juriste est entré dans la politique en marge de la grève sauvage de Louis-Gérald Gilles, Lans Clonès et Pierre Sonson Prince, trois jeunes médecins devenus, comme lui, sénateurs de la République.
Desras est entré au Senat de la République avec la réputation d’un homme à conviction. Dès son premier mandat, il s’est engagé à se battre pour rendre effective la décentralisation, défendre le respect du droit de l’homme et travailler sur la redéfinition d’une nouvelle politique étrangère.

Malgré les troubles politiques qui ont suivi son élection en 2000, il a quand même fait de son mieux pour travailler au profit de ses mandants et de toute la population haïtienne. A la fin des multiples négociations avec plusieurs secteurs de la vie nationale, Simon Dieuseul Desras a été parmi les 7 sénateurs à avoir donné leur démission pour aider à trouver un dénouement heureux à la crise postélectorale qui sévissait dans le pays.

Peu de temps après, il s’est retrouvé peu après au sein du cabinet particulier du président Jean-Bertrand Aristide traitant des questions relatives aux collectivités territoriales jusqu’à l’’exil forcé de l’ex-apôtre des bidonvilles en février 2004. Lavalas de sang, d’esprit et de conviction, Simon Dieuseul Desras s’est battu jusqu’au dernier jour du président Aristide au pouvoir. Sa bataille était pourtant engrangée d’épines. Il s’est échappé à trois tentatives d’assassinat au cours de cette sanglante lutte.

 

« 14 mars 2003 est la pire journée que j'ai connue. J'ai résisté pendant près de 45 minutes à des tirs nourris lancés par des assaillants qui avaient monté une embuscade près du cimetière de Pernales. Heureusement, j'étais accompagné d'hommes armés, dont cinq policiers qui ont été grièvement blessés. Le véhicule a été sérieusement endommagé. J'ai vu les projectiles arrivés comme des pluies d'étoiles », a raconté Desras, non pas sans émotion. Il en est sorti sain et sauf. Une semaine après, il se trouvait au mauvais moment, au mauvais endroit. A l'entrée de Saut-d'Eau, sa ville natale, il a été pris pour cible par un groupe mêlé dans un conflit terrien. La même année, se souvient-il encore, les hommes de Ravix Remissainthe allaient prendre d'assaut une maison où je me retirais à trois heures du matin à Lascahobas.

 

De retour dans l’arène politique

 

Dieuseul Simon Desras s’est inscrit pour les sénatoriales de 2010 sous la bannière de Lavni. Deux postes étaient à pourvoir dans son département. Le terrain était miné et la lutte plus que jamais endurcie. La bataille politique ne se mène pas en dehors du pouvoir, a-t-il toujours mentionné. Il a mené campagne tous les coins du département et s’est qualifié avec brio pour le second tour des élections.

Assuré de son élection au second tour des sénatoriales de 2011, en bon stratège politique, Simon Dieuseul Desras a arpenté les vallées et les montagnes du Plateau central pour aider Michel Martelly, un néophyte qualifié de « néoduvalieriste », à accéder à la magistrature suprême. Son nom pourtant est loin d'être rayé du registre de Fanmi Lavalas, le parti de Jean-Bertrand Aristide, symbolisant une certaine gauche.Certains éléments de l'aile dure de Lavalas défilent, au contraire, à son bureau précédemment occupé par Jean Rodolphe Joazile, un autre adepte du mouvement. Ce n'est pas Aristide qui reniera son fils spirituel. « Mes relations sont les mêmes avec le président Aristide. Je lui rends visite ou l'appelle au téléphone à chaque fois que le besoin se fait sentir », martèle le sénateur Desras.

 

L’actuel président du Sénat a fait savoir que certains le considéraient comme un traître pour avoir participé aux législatives alors que Fanmi Lavalas était exclu du processus. « Moi seul sais comment je défends la cause lavalassienne à travers ma fonction de sénateur. Ils peuvent me remercier aujourd'hui », lance le président du Grand Corps.

Simon Dieuseul Desras est loin de regretter son soutien considérable à la campagne de Martelly, en dépit de ses différends avec le chef du pouvoir du 14 mai. « Le discours de Martelly est aujourd'hui assoupli, a-t-il jugé. Il aura mon soutien tant que les acquis démocratiques ne sont pas bafoués, les institutions respectées, et qu'il n'exerce pas d'abus de pouvoir. », avait-il confié au journal Le Nouvelliste.

 

Entre sa vie politique très dense et ses études assidues, Simon Dieuseul Desras a eu le temps de se marier avec Bianca Emmanuela Shinn, une américaine d'origine haïtienne. Il a rencontré sa dulcinée en Belgique alors qu'il était en mission en Europe. « Nous nous sommes mariés le 6 juillet 2000 », se souvient-il. Dégoutée par les violences politiques de l'année 2004, elle retourna

aux États-Unis. « Toute ma vie est faite de souffrance », a lâché le politicien, fatigué de vivre loin de son épouse. Choisir entre l'amour et la politique ? Simon Dieuseul Desras veut avoir les deux.